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Le Blog des Depadiens
27 avril 2007

Art, culture: Question de genre....suite

artiste_peintre014Après la rencontre et l'exposition organisées par le Centre de ressources Montaigne sur le thème du mélange des genres, nous poursuivons l'ambiguité sexuelle avec le tableau de Marcel DUCHAMP

Marcel DUCHAMP
(1887-1968): Peintre à l’origine, Duchamp s’insurge contre les peintres qu’il appelle « les intoxiqués de la térébenthine » et contre « la bêtise rétinienne » liée à cet art. Il se réclame plus proche de l’expression de Léonard définissant la peinture comme une « chose mentale ». Il se rattache au mouvement DADA

05_MarcelDuchampLHOOQ_1919

C’est à Paris, en 1919, que Duchamp réalise l’une de ses œuvres les plus provocantes en ajoutant au crayon, sur une reproduction en couleurs de La Joconde de Léonard de Vinci, une paire de moustaches et une barbe. S’attaquant à une image canonique de la peinture occidentale, Duchamp la tourne en dérision en la transformant en ce qu’il appelle un « ready-made assisté », car, outre la barbe et les moustaches, il y appose l’inscription en apparence anodine, L.H.O.O.Q. En effet, une lecture rapide des lettres donne la phrase à connotation sexuelle : « Elle a chaud au cul ». Profanation subtile et grossière à la fois de la femme célébrée par le chef-d’œuvre de la Renaissance et allusion aussi à l’ambiguïté sexuelle de l’artiste, l’homosexualité de Léonard sur laquelle on a tellement écrit et qui se lit ici dans la transformation de la célèbre Mona Lisa en hermaphrodite.

Le DADA, l'un des mouvements les les plus marquants de l'avant-garde historique.
Né en Suisse durant la Première Guerre mondiale autour d’un groupe d’artistes, d’écrivains, de musiciens cosmopolites réfractaires à la guerre et au système culturel et social qui y aboutit, le mouvement Dada proclame un mépris rageur pour les valeurs en place, y compris celle de l’art. Après avoir fait table rase de toutes les croyances, l’artiste dada découvre le principe de la liberté absolue en art.
L’esprit Dada, inextricablement lié au contexte historique où il apparaît, à la montée du nihilisme annoncée par Nietzsche, est une « force réactive », un concentré d’énergies en action où toutes les grandes questions, même sous la forme de la bouffonnerie et de la provocation, entrent en jeu. Au-delà de la révolte et de la protestation, Dada repense à neuf la peinture, la poésie, la photographie, le cinéma. Il est à l’origine de l’art moderne et contemporain qui inscrit le non-art dans l’art, invitant à revoir les catégories esthétiques et le sens du beau.

S’attaquant au rationalisme et aux valeurs du 19e siècle, reflet d’une culture bourgeoise qui conduit au grand carnage de la Première Guerre mondiale, Tristan Tzara, dans son Manifeste Dada 1918, prône le principe de contradiction, le paradoxe, le non sens, à l’enseigne du mouvement de la vie. Si Dada refuse la logique, ce n’est pas dans un simple cri de révolte qu’il s’exprime, mais par des œuvres d’art, même si elles se donnent comme anti-art.
« L’artiste nouveau proteste : il ne peint plus/ reproduction symbolique et illusionniste/ mais crée directement en pierre, bois, fer, étain, des rocs des organismeslocomotives pouvant être tournés de tous les côtés par le vent limpide de la sensation momentanée », affirme Tzara dans son Manifeste qui, assumant la contradiction, se dit « contre les manifestes ».
Les Dadas libèrent l’art de la soumission à un sens préétabli, ils libèrent les matériaux, la langue et toutes les formes d’expression plastique et verbale.

dedpad bordeaux

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